Avec un peu de recul et dans le confort de notre bon chez-soi, il est plus facile de verbaliser les émotions de la journée du 18 septembre. Voici ce qui c'est passé avec quelques détails:
Encore une fois, nous
déjeunons au petit kulinichi. En quittant, notre voisin de table me dit :
‘’Bonne journée Madame’’. Je suis
restée un peu bouche-bée. Je ne m’attendais
pas à ça, il faut dire que Kharkiv est une ville universitaire. C’est peut-être
un professeur de français. Ce matin
nous nous promenons dans les rues de Kharkiv.
Nous nous rendons dans un marché de kiosques immenses qui vendent de
tout; pièces automobiles, nourritures, premières nécessités, jouets jusqu’à des
vêtements (très peu d’électronique).
C’est un bon point de repère car nous allons devoir l’habiller de la
tête aux pieds. Un enfant adopté sort
de l’orphelinat avec rien, et quand on dit rien c’est rien.
Nous n’avons pas eu de
téléphone nous annonçant le verdict sur le droit de visite de la mère
biologique. Sans doute la directrice
nous avisera à notre arrivée tantôt?
Nous avons dîner chez
Puzata Hata, c’est une chaîne de restaurant (dont le plus beau à Kiev est dans
le quartier de Podil) et celui-ci à Kharkiv est comparable. La nourriture est diversifiée pour chacun de
nos goûts et nous avons juste à pointer ce que nous voulons car notre vocabulaire
russe s’améliore mais nous avons des limites.
Le prix est également raisonnable (159 grivnas (21$) pour 3 adultes et 1
enfant).
Nous reprenons encore un
taxi pour l’orphelinat. Nous apportons
un super jeu pour le petit. Quel enfant
peut résister à des jeux sur le ipad-mini?
Nous faisons un petit arrêt
au bureau de la directrice afin de savoir si elle a eu des développements
concernant la décision de la visite parentale de la mère. Nous devons nous asseoir car elle semble dire
ou dévoiler beaucoup d’informations.
Elle n’a pas eu la décision qui devrait venir vendredi. Elle nous
apprend que le grand-père était ici à midi.
Il est veuf et il s’est marié afin d’améliorer ses chances d’être tuteur
de son petit-fils (décision de la cour rejetée). Lors de l’opération du petit afin de séparer ses doigts, la mère
était à son chevet (pour les 3 opérations).
Même si elle n’a pas le droit de visite, l’hôpital n’a pas appliqué ce
jugement d’interdiction (date des 3 opérations : 2010, 2011 et 2013). Le petit se souvient probablement de sa mère
et de ses petites attentions affectueuses de cette année.
Le grand-père aussi était présent à l’hôpital. Finalement, les commentaires qui nous font
mal. La directrice a demandé au petit
garçon s’il nous trouvait gentils? Oui. Veux-tu qu’ils reviennent? Non.
Nous sommes allés le voir,
il écoutait de la musique dans la petite salle. Il a vue Valentina et s’est vite retourné. C’est les autres petits garçons qui lui ont
tapé sur l’épaule pour lui dire que nous étions là. Son attitude avait changé.
Valentina lui a demandé, s’il avait fini ses devoirs, ce qu’il avait
appris… etc. Très bonne introduction mais il n’était pas très réceptif. Il ne nous regardait pas. Valentina lui a
posé la question sur notre présence et s’il était content? Non.
Es-tu sûr? Veux-tu y penser? Non.
Est-ce que tu veux qu’on revienne? Non.
Ton grand-père? Il est
venu mais je ne l’a pas vu. Mes parents
et mon grand-père préparent les documents légaux pour venir me chercher.
C’était fini pour nous. Nous avons
quand même tenté le tout pour le tout.
Nous avons sorti le ipad. Nous
avons essayé de lui montrer les photos de nous, où nous vivons, ce que nous
faisons. Tout ce qu’il voulait c’était
les jeux. Il arrêtait toujours la petite
présentation que pitchounette avait fait avec de la musique pour essayer tous
les types de jeux que nous avons. Nous
lui avons retiré le ipad quand il a dit clairement à Valentina qu’il voulait
rien savoir de nous.
Pitchounette était sur le
bord des larmes quand je lui ai demandé de ne pas pleuré pour pas qu’il éprouve
de satisfaction à notre rejet. Même l’attitude de R. était différente. Nous sommes convaincus du rôle négatif de la
directrice et de son entourage ainsi que des liens qui sont été entretenus avec une mère dont les droits parentaux sont déchus.
Nous avons quitté à
17:20. Nous avons décanté un peu
à l’appartement pour ensuite noyer notre chagrin dans un restaurant italien
avec une bonne bouteille de vin.
En soirée, nous avons donc
aviser nos familles et réservés nos nouveaux billets de trains et d’avions.
Depuis ces quelques lignes,
nous sommes de retour au bercail et analysons les dernières semaines et ce qui
en a résulté. On ne peut se cacher des
coûts de cette aventure, tant monétaire qu’émotionnel mais notre désir d’élever
un second enfant demeure.
L’aventure prise deux est envisagée?
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